Etape 3 - Ile de Gorée - Une île sous domination française
Dimanche 23 septembre 2018. A la descente du ferry, nous sommes accueillis par mon guide du jour. Un ami de Yérim qui travaille avec lui depuis plusieurs années. Trois femmes et seize enfants. La santé d'abord !

Les présentations faites, on s'enfonce au coeur de l'ancienne cité coloniale qui fut pendant des siècles le siège de la domination française, lieu où logeait alors l'administration coloniale, et bien entendu, le gouverneur du Sénégal.

Face à l'embarcadère se dresse le visage fantmatique de ce qui était autrefois le bâtiment principal de l'administration française : l'ancien palais du Gouverneur***, qui, hélas, ne se visite pas.

Les anciens commandants supérieurs de Gorée logeaient dans ce palais situé à l'ouest de l'île. La demeure achevée en 1864 est aujourd'hui laissée à l'abandon.

Quelle ironie du sort tout de même de voir ce palais décrépir au fil des années d'abandon, ses volets à moitié arrachés, ses vitres brisées, son portail dégondé et sa façade peu à peu mangée par le sel et l'humidité.

|
A l'arrière du palais, dans l'ancienne cour privée du gouverneur, face à la mer, les enfants de l'île ont fait de ce lieu leur terrain de jeu. |


On y jour au football, on y crie, on exulte, à l'endroit même où on peut imaginer les parties "sélect" organiséee ici par la bonne société coloniale française. Voir tous ces bambins en short et en maillot taper la balle à l'endroit même où se jouait le sort de milliers de leurs ancêtres réduits à l'esclavage est comme une revanche du destin.

Pouvoir faire des photos ici, loin de la foule des touristes qui n'osent pas pénétrer dans cette ruine, est un privilège. Comme un symbole. Une photo politique. A nul doute, quelques unes de splus belles photos que je ferais dans ce pays au cours de mon circuit organisé pour moi par Yérim.


Car enfin, comment imaginer qu'ici, face à la mer, à l'abri du soleil, l'intelligentia coloniale se rassemblait pour siroter cocktails de fruits et alcool quand la population noire travaillait à son propre asservissement. Pour mes premiers instants en Afrique noire, je ressens déjà tout le poids de l'histoire d'un pays réduit à l'esclavage.

Du coup, je prends tout mon temps à observer ces bambins se prendrent pour Messi ou Drogba en tapant la balle à l'endroit même où l'armée française se rassemblait sous les ordres du Gouverneur, et au milieu de cette place, où chaque année, l'admnistration française, condescendante, se plaisait à rassembler la population noire pour leur souhaiter une bonne année. Quelle ironie.





|